Les Amis des Mées
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luxe ou pour vos plaisirs, sont les gouttes d'eau qui tombent dans la boue mais la pièce de monnaie mise dans les bonnes œuvres, c'est la goutte qui tombe dans la main de Dieu et transforme les âmes.
Cardinal Mermillod.

AUX PÈRES ET AUX MÈRES

Pères et mères, voici votre impérieux devoir.
Vos enfants ont une intelligence qui relève de la vôtre, et Dieu vous commande de les instruire et de les faire instruire.
Donnez-leur et faites-leur donner une large provision de connaissances humaines.
Mais, parents avez-vous accompli tout votre devoir, quand vous avez appris à vos enfants la grammaire, l'arithmétique, l'histoire, la géographie, la physique, la chimie, et même une langue étrangère ?
Non, certes. La science humaine est bonne, mais ce n'est pas de ce pain, si désirable qu'il soit, qu'il faut nourrir exclusivement l'âme de l'enfant.
Au dessus de la science humaine, il y a une science nécessaire aux familles, aux Etats, à l'Eglise ; une science profonde, pratique, complète, base immuable de la probité et de la pureté des mœurs, la science de tous les âges et de toutes les conditions, la science de tous les jours et de tous les lieux, la science du temps et de l'éternité, et c'est celle-là que le père et la mère doivent donner à leurs enfants : C'est la science de la Religion.
Vous dites : « La science ! la science !… Je veux que mon fils soit savant que ma fille soit instruite. »
C'est bien, mais, prenez garde, ce n'est pas suffisant.
A quoi leur servirait de savoir lire, si leur main coupable devait un jour rédiger des faux ?
A quoi leur servirait de savoir calculer, si le calcul devenait pour eux un instrument de fraudes, de prêts illicites et de procès injustes ?
A quoi leur servirait de savoir chanter, si la musique était l'humble servante de leurs mauvaises passions et l'auxiliaires de leurs penchants honteux ?
A quoi leur servirait d'avoir leur certificat d'études, s'ils n'étaient pas respectueux, obéissants et dévoués ?
A quoi leur servirait d'être brevetés, bacheliers, licenciés, docteurs, s'ils étaient incapables de pratiquer la probité, la chasteté et le désintéressement ?
A quoi leur servirait d'avoir la science qui est bonne, s'ils n'avaient pas la vertu qui est meilleure encore, la vertu sans laquelle la science n'est qu'un vain simulacre et un puissant moyen de corruption ?
Hé bien ! pères et mères, essayez d'asseoir la vertu dans l'âme de vos enfants, sans faire intervenir la science religieuse, sans poser au fond de leur cœur les fondements de l'éducation chrétienne qu'on appelle les principes ?
Ou plutôt, non, ne l'essayez pas. Ce serait un rêve insensé.
Même avec le frein religieux, vous aurez de la peine à garder vos enfants dociles, honnêtes, chastes, irréprochables, purs et gracieux comme des anges. Que serait-ce donc, si vous aviez la prétention de vous en passer ? Dépourvus des croyances autorisées et fermes, des pratiques sévères et nécessaires qui mettent l'esprit du chrétien dans la lumière, son cœur dans la paix et sa vie dans la rectitude, le jeune homme est une proie promise au péché.