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D'une main, et de l'autre écarter un tombeau ? Oh ! que l'espace est court qui tous deux les relie ! La vie est donc ailleurs, si la vie est la mort. L'incessant mouvement des choses et des hommes, Qu'est-ce ?… une traversée où l'on gagne le port ; Un coup d'aile d'oiseau loin des lieux où nous sommes. » Elle disait : « Mortels, les ans vous font pâlir. Dieu seul est immuable au sein du temps mobile ; Il voit, comme un troupeau, les siècles à la file Passer devant son front sans jamais le vieillir. C'est vers Lui que nous porte et le temps et l'espace. Vers Lui vont en chantant les mondes voyageurs, C'est l'éternel repos où tend tout ce qui passe, L'aurore radieuse où tout rêve s'efface, Le terme de l'espoir, de l'amour et des cœurs. » Elle disait… Mais l'aube entr'ouvrait ses cils roses… Déjà son œil discret, faisant pâlir mon feu , Regardait aux carreaux blanchis ; partout écloses D'enfantines clameurs montaient sous le ciel bleu. Pour être philosophe, on n'en est pas moins tendre Deux sabots oubliés me lorgnaient de travers, Tout honteux, j'écrivis à la hâte ces vers ; Et lorsque de mon fils la voix se fit entendre, Je lui dis : tes jouets tu les auras demain… Voici ma montre d'or, et voici cette feuille, Ces vers vécus… plus tard, plus vieux – que Dieu le veuille. Tu les méditeras, le cœur haut, montre en main. E.D.
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