Contrôle de la qualité
Si aujourd'hui, la répression des fraudes a bien du mal à avoir l'il sur tous les "requins" qui essaient de tromper les honnêtes consommateurs (tels ceux qui vendaient des truffes blanches d'Espagne colorées au brou de noix pour de véritables "rabasses".), par le passé c'était les officiers municipaux qui "veillaient au grain".
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"Nous officiers municipaux et en cette qualité lieutenant généraux de police de cette ville des Mées, faisons savoir que ce jourd'hui 3 juin (1790), jour de foire, sur les plaintes qui nous ont été portées par différents particuliers que des marchands de seigle et de blé avaient exposé au marché de cette ville du seigle et du blé mouillés qui ne pouvaient être mis en farine. Sur la réquisition de Mr le procureur de la commune nous nous sommes transportés sur la place du marché en compagnie du procureur de la commune, de notre secrétaire greffier et des valets de ville, où étant arrivé nous avons trouvé qu'il y avait deux sacs de seigle réellement mouillés d'environ 5 panaux chacun, appartenant l'un au nommé ARNAUD hôte du lieu de l'Escale et l'autre au nommé RAVEL de Volonne, et un sac de blé aussi d'environ 5 panaux appartenant au nommé MAUREL de Salignac. Nous avons trouvé que ces grains sont réellement mouillés et sont hors d'état de pouvoir être mis en farine, nous les avons fait transporter à l'hôtel de ville ou maison commune ou nous étant rendus nous avons fait appeler, Isidore PICON et Joseph HENRI Maître Boulanger de cette ville nous leur avons enjoint d'examiner attentivement ces grains et ils ont trouvé que ce seigle et blé étaient véritablement hors d'état de pouvoir être mis en farine, attendu qu'ils sont mouillés et que les acheteurs de ces grains auraient souffert en conséquence un préjudice notable. Les règles d'une bonne police nécessitent la confiscation de ces trois sacs de grains, et pour nous y conformer, nous officiers municipaux en absence de Mr le maire, lieutenant généraux de police de cette ville, ce requérant le procureur de la commune, ordonnons que les dits deux sacs de seigle appartenant l'un au nommé ARNAUD hôte du lieu de l'Escale et l'autre au nommé RAVEL de Volonne, et le sac de blé appartenant au nommé MAUREL de Salignac seront confisqués au profit des pauvres de cette ville, faisons défense aux dits marchands d'apporter à l'avenir des grains mouillés au marché de cette ville, à peine en cas de récidive de plus grande peine".
Avec le blé, la nourriture essentielle, à l'époque, il ne fallait pas plaisanter, un an auparavant (en mars 1789) les Méens n'avaient pas hésité à se révolter parce que le blé manquait . Voir la brochure "Aux Mées du temps de la Révolution"
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