La ville des Mées occupe l'extrémité nord de ce territoire, au sud le "Plan des Mées" avec ses deux villages: Dabisse et Les Pourcelles et les hameaux de Saint-Michel, des Gargas, de Ragony, des Petits-camps, des Bastides Blanches, des Trabucs... La majeure partie du territoire est à usage agricole. L'agriculture locale s'est beaucoup transformée ces dernières années et cela a fortement changé les paysages. De la polyculture (blé, orge, pommes de terre, fruits, oliviers, amandiers, vignes, lavandes, cultures maraîchères, foin ...) et de l'élevage (chaque campagne avait son troupeau de brebis) elle est passée à l'agriculture spécialisée. La vallée avec ses bonnes terres et son réseau de canaux dont les plus anciens datent au moins du XIIIème siècle, pratique la culture intensive. On y récolte beaucoup de fruits, pommes, poires, pêches, abricots, cerises, des céréales avec principalement du maïs et du blé dur. Il faut également mentionner les champs de salades à Dabisse qui en été, lorsqu'elles sont couvertes de leur chapeau pour les abriter du soleil, intriguent bon nombre de passants. Sont aussi produit des pommes de terre, des cultures maraîchères, horticoles et des plantes porte-graines. Les plaines au pied des collines abritent de belles olivettes qui donnent une huile excellente et recherchée, et quelques vignes, derniers témoins d'une activité qui a fait en son temps la richesse et la renommée de ce pays. Avec l'irrigation par aspersion en 1974, les terres sèches des plaines ont été gagnées à l'arrosage et les cultures habituelles de la vallée s'y développent maintenant. Sur les hautes plaines on cultive la lavande, la sauge sclarée, du blé, de l'orge en culture extensive. Là-haut, aussi, l'eau arrive à monter à grands renforts de moyens techniques pour aller arroser des vergers récemment plantés. L'élevage est présent principalement par des unités d'aviculture assez importantes. Les habitations et les "campagnes" sont construites avec des matériaux locaux, c'est à dire des galets, assemblés au mortier de chaux. Des remises, des écuries, des "fénières", des "calembrons", des pigeonniers s'y rajoutaient au fur et à mesure des besoins. Cela donne un ensemble composite d'imbrication de bâtiments racontant l'histoire de la maison qu'il faut lire sur les murs. Les toitures étaient jusqu'à la fin du XIXème siècle en tuile canal, alors fabriquées sur place, deux quartiers sont dénommés tuilières. Ensuite, pendant plus de cinquante ans, les tuiles plates mécaniques furent utilisées avant qu'on en revienne à la tuile canal de fabrication industrielle. Il faut observer parmi les campagnes, les pigeonniers nombreux et remarquables. Certains sont isolés et circulaires (Les Bourelles, Les Pourcelles ...) d'autres sont quadrangulaires, intégrés dans les bâtiments qu'ils dominent avec leur entourage coloré de carreaux en terre cuite émaillée (Dabisse, Les Grandes-Leyes, Salvator, La Bastide Blanche...). Les campagnes des hautes plaines, pour la plupart encore habitées au début du siècle, ont été complètement désertées (Guillot, Rassain, La Gariasse, Chamoye ou était l'école...). De nombreux " bastidons " plus ou moins importants et plus ou moins délabrés, sont encore visibles sur le territoire. Ils sont le témoignage d'une époque où on allait à l'olivette, à la vigne, au jardin, au champ, avec la "biasse", ils servaient de remise pour les outils, d'abri pour les hommes et les bêtes de somme en cas d'intempéries ou de gros soleil.
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