Les Pénitents des Mées

Poème de Marie Burle
Publié dans "Hommage à la Haute-Provence
Editeur RICO - Manosque - 1995

Il y a fort longtemps, au bord de la Durance,
En longue théorie, de grands Pénitents blancs
S'en allaient cheminant, cheminant lentement…
Et, de se retourner, leur était fait défense

Car cheminaient aussi, au bord de la Durance,
Des nonnes ingénues sous leurs longs voiles blancs…
En traversant les Mées, les moines imprudents
Regardèrent les nonnes, oubliant la défense.

Jéhovah dépêcha ses foudres, ses tonnerres,
Voulant, très en courroux, punir les délinquants…
Et la terre trembla, saisie d'étonnement :
L'armée, clouée au sol, était changée en pierres !

Et, de loin, l'on peut voir, le long de la rivière,
En muet défilé, les grands « Pénitents blancs »
Que l'ombre et le soleil rendent toujours vivants,
Monter, devant les Mées, leur garde millénaire.

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