Les Amis des Mées
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QUELQUES DONNÉES CONCERNANT LES BASSES ALPES EN 1848
Extraites de ” La Seconde République dans la région alpine” de Philippe Vigier

Sommaire :

La seule industrie est l'agriculture
Les produits de l'agriculture
Les moyens de communication
La population
L'impôt
Le pouvoir

Carte des Basses-Alpes

Carte des Basses-Alpes
(cliquer dessus pour la voir agrandie)


La seule industrie est l'agriculture

Le corps social est formé à plus de 82 % d'agriculteurs (dans le canton des Mées 85 %; 65 % sont des propriétaires cultivateurs).

La statistique de 1845/48 recense seulement 1400 ouvriers dans les Basses Alpes. Plus de 400 sont employées dans une vingtaine de fabriques d'étoffes de laine de couleur sombre (cadis). Elles sont toutes situées dans la vallée du Verdon, entre St André et Colmars. 82 personnes travaillant dans les faïenceries et les papeteries (les fabriques de faïence ferment les unes après les autres à Moustiers).

Digne a deux fabriques de drap avec 39 ouvriers et 3 imprimeries, ce qui représente 86 ouvriers au total.

Dans la région de Manosque, la filature de Robert emploie 150 personnes. 76 ouvriers travaillent dans de petites fabriques de poteries, chapeaux, tanneries. En ajoutant les artisans (souvent un peu paysans également) et les commerçants, moins de 10 % de la population active se livre à une occupation industrielle et commerciale.

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Les produits de l'agriculture

« Chacun vit économiquement de ce qu'il récolte ».

On a abandonné la polyculture destinée à l'autosuffisance pour adopter l'assolement triennal qui évite la jachère une année sur 2 ou 3.

Le blé (fabrication du pain) est essentiel et remplace peu à peu le seigle et le méteil ; la pomme de terre progresse.

Dans le canton des Mées, la culture du blé est complétée par les arbres fruitiers. La sériciculture est un complément non négligeable et lorsque le revenu d'appoint manque, c'est tout l'équilibre du budget familial qui en pâtit.

Le déboisement causé par le pacage des animaux et les prélèvements pour les besoins des hommes ont conduit l'administration à faire une application stricte des interdictions, d'où une haine féroce contre les gardes forestiers.

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Les moyens de communication

Lorsqu'on apprend au sous-préfet arrivant sur son poste, à Castellane, que la voie étroite, tortueuse et mal entretenue venant de Digne est une route nationale, il s'étonne « la plus belle de l'arrondissement ? hélas je me croyais égaré sur un chemin vicinal peu fréquenté ».

Au milieu du XIXéme, l'impétueuse Durance est utilisée pour porter quelques radeaux de marchandises d'Embrun à Mirabeau.

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La population

Les Basses Alpes sont très peuplées. Le sommet a été atteint en 1836 avec 156700 habitants, soit la moitié plus qu'aujourd'hui.

Une émigration saisonnière (les hommes se louent pour les travaux agricoles en basse Provence) se poursuit et une émigration définitive (départ pour les grandes villes ; Mexique) démarre.

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L'impôt

L'autarcie dans les campagnes n'est plus de mise. Il faut un excédent à l'agriculture pour payer l'impôt dont celui sur le sel, nécessaire aux hommes et aux animaux.

La répartition de l'impôt foncier date de 1821 et est dénoncé puissamment par tous. La création en 1848 de l'impôt supplémentaire dit des 45 centimes vient accroître l'injustice. Moins de 40 % est payé à l'échéance. La résistance à l'impôt (des troubles ont lieu à Oraison entre le 23 et le 26 octobrel848) conduit les autorités à faire se déplacer l'armée à travers le canton des Mées.

Un nouveau calcul de répartition de l'impôt foncier effectué en 1851 fera progresser les évaluations des revenus fonciers de 19 % pour les Basses Alpes contre 62 % pour l'ensemble du pays, confirmant ainsi a posteriori la sur-taxation subie par les bas alpins.

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Le pouvoir

Avant 1848, le corps électoral des Basses Alpes ne dépassait pas 300 électeurs. L'influence politique détenue jusque-là par les propriétaires fonciers se déplace vers les hommes de loi. Ainsi le conseil général, à l'ouverture de la session de 1851, comprend 9 magistrats en exercice ou à la retraite, 5 notaires ou avoués, 1 négociant, 3 fonctionnaires et 4 propriétaires fonciers (dont Denoize).

En 1848, deux familles (les Fortoul et Duchafaut) se concurrencent sur Digne dans la recherche des pouvoirs. Chacune contrôle une banque et un journal (respectivement le Journal des Basses Alpes et le Glaneur des Alpes).

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