Les Amis des Mées
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ROCHERS ET HOMMES


Rue du Rocher - Les Mées
Le nom de Mées proviendrait du latin "metae" qui signifie "borne", "cône", en raison de la forme de ses rochers. Cette étymologie qui est la plus couramment retenue s'harmonise bien avec l'environnement de la cité.

Le village des Mées est né de ses rochers. Ce sont les rochers qui ont attiré les hommes. Ils leur ont d'abord offert des grottes, abris solides, sûrs, tels la Baume Chaudière, la Baume d'Engarret.

Puis les hommes, pour mieux repousser les belliqueux ennemis, dans les temps tourmentés de guerres tribales, se sont installés sur les hauteurs, dominant ainsi la contrée, la défense était plus facile. Des traces d'habitations taillées dans le roc, aux alentours de la chapelle Saint-Roch, attestent cette occupation.

La tranquillité revenant, les hommes redescendent progressivement de leur oppidum pour s'adosser à cette roche mère, espérant toujours sa protection et son aide pour consolider leurs demeures. Ils construisent même un rempart qui s'accroche au poudingue à chacune de ses extrémités et contient les maisons tout contre le rocher.

Les maisons de la rue du Rocher, l'utilisent comme quatrième mur. Un bloc séparé de la masse de poudingue entre la rue du Rocher et la chapelle Saint-Roch porte sur son sommet un clocheton et des corbeaux de pierre taillée, la tradition situe là l'horloge du village avant qu'elle ne soit installée dans le clocher de Notre-Dame de l'Olivier.

Les rochers, pour les méens, font tellement partie de leur environnement, qu'ils semblent ne plus s'apercevoir qu'ils sont là. Pourtant, ces rochers sont importants pour les méens. Bien sûr, ils prennent beaucoup de leur soleil d'hiver, mais l'été leur ombre est appréciable. Les méens les observaient aussi lorsqu'ils étaient aux champs, surtout le dernier petit rocher un peu isolé, qui se trouve à l'extrémité est. On l'appelait " le petit bastardon ", " en le regardant on pouvait savoir si c'était midi ou presque ", nous disait Lucienne SIEYES. La grande et belle arcade que l'on aperçoit depuis la Roberte était nommée " le fénestron " parce que de là haut, à travers, on voyait toute la vallée.

Ces rochers, lieux mythiques, fascinent encore plus les enfants que les adultes. Avant que le sentier des Pénitents ne soit correctement aménagé, les adultes ne s'y aventuraient guère, par contre, les enfants des Mées ont tous joué dans les rochers. C'était leur domaine. Ils y construisaient et aménageaient des cabanes, départ d'expéditions dans les gorges étroites et sombres. Plusieurs générations de méens révèlent qu'étant jeunes, c'est là qu'ils fumaient tranquillement la "barbabute". La " barbabute" ou " bois fumant " c'est la clématite sauvage, cette liane que bien des adolescents de cette région ont fumée en cachette pour se donner des airs de grandes personnes.

C'est sur eux que l'on compte encore, comme ils l'ont fait à l'origine, pour attirer les hommes. Hommes qui ne sont plus en quête d'un abri, mais touristes en recherche de beaux paysages et de lieux à aimer.

Dans ce but, en août 1991, une aire touristique a été aménagée au pied de ces géants de pierre. "Grâce à la création de l'Aire des Pénitents, la ville des Mées augmente sa dynamique culturelle, touristique et économique..." (1)
(1) Dossier aire touristique des Pénitents. Gilles BROCOLI, Architecte. P.18. 1991

Les rochers ne cesseront jamais d'accompagner les méens dans leur histoire.


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