Les Amis des Mées

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Le Bac du Loup 1792-1857


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On trouvera ci-après :

La reproduction d'une déclaration du Roy en 1715.


La pancarte du péage de 1728.


La carte économique des Ponts, Routes et Foires au Moyen-Âge.


La carte "Communication au 18ème siècle".


Un extrait de la carte CASSINI situant notre terroir.


Pour entrer dans le sujet, nous empruntons à J.J. ESMIEU un court extrait de sa "Notice Historique et statistique de la ville des MÉES'' en 1803 (an II).

Nous y trouvons le témoignage des difficultés de communication au cours des siècles et déjà l'idée d'un pont au-delà de DABISSE dont on reparlera 30 ans plus tard.

"En finissant ce chapitre, nous dirons un mot de notre bac, seul moyen de communication entre les pays situés sur les deux rives de la Durance. Un seul est établi sur notre territoire: son éloignement de celui de CHATEAU-ARNOUX, immédiatement supérieur, est de dix à douze kilomètres, et de celui de La BRILLANNE qui est immédiatement inférieur, la distance est à peu-près la même. Le placement de notre bac est susceptible de variation, en raison de la largeur du lit de la rivière, et de l'inconstance de son cours.

Ce bac est connu depuis longtemps sous la dénomination de Bateau du Loup ; il l'avait dans le seizième siècle. Le registre-journal du notaire Pierrisnard des années 1400 et 1401, que nous avons cité plusieurs fois, nous offre la preuve que ce bac existait déjà alors dans ce territoire, et vis-à-vis le village de PEYRUIS. Cet agent dit dans un article, fol. 27, v°, que n'ayant pu passer la Bléone à cause du débordement de ses eaux, il fut obligé de venir passer le bac vis-à-vis PEYRUIS pour se rendre aux Mées. Un titre de l'an 1279 fait mention de bacs et radeaux sur la Durance: c'est une exemption de droits pour les moines de Payerols. Dans le titre que nous avons cité plus haut de l'an 1170, qui fait mention du moulin à blé de l'Escale, il est aussi parlé d'un bateau qui devait être établi alors sur la Durance dans le territoire de ce village.

Avant la Révolution, le produit du Bac du Loup était affermé par l'Evêque de Sisteron, Seigneur de Lurs, qui n'en départait qu'une faible portion à cette ville. Cet établissement est aujourd'hui du domaine de la république.

Sur la fin du dix-septième siècle, la ville avait établi un bac près du confluent des deux rivières de Durance et de Bléone; mais le Seigneur de CHATEAU-ARNOUX sur le territoire de qui elle avait attaché la corde à la rive opposée, lui ayant intenté un procès à ce sujet, cet établissement tomba.

Au reste, tous ces moyens de communication ne seront jamais que des moyens mesquins, peu assurés et quelquefois dangereux, et toujours d'un entretien considérable, tant qu'on ne réduira pas le lit de la Durance, ou qu'on ne construira pas un pont qui réunisse pour toujours les deux rives.

Il semble que la nature prévoyante en ait voulu ménager le local: il existe un peu en-dessous du moulin à farine de la Serre, situé sur la rive droite qui est bordée de rochers, et sous la montagne de Ganagobie. Là le rocher se prolonge à fleur d'eau et à angle droit, dans la rivière, sur une ligne de cinquante à soixante mètres. Les piles et les arches du pont pourraient être établies très facilement, et à peu de frais, sur ce local qui présente une surface plane. Une digue établie sur l'autre rive suivant les règles de l'art, dirigeait le cours de l'eau vers le pont. Cet ouvrage ne coûterait peut-être pas trois cents mille francs. Si la République ou des actionnaires s'en chargeaient, ils pourraient se payer de leurs avances au moyen d'un droit de passage qu'on établirait, et que les voyageurs acquitteraient plus volontiers que celui du bac."

Pendant des siècles avant la Révolution, les voies de communication sont rudimentaires, le plus souvent à péage et mal entretenues.

Au début du 18ème siècle, Louis XV, le 20 Novembre 1714, adresse aux Procureurs du Païs de Provence, un rappel de leurs obligations au regard de l'Arrêt du Conseil du Roy Louis XIII du 30 Juillet 1642.

Malgré les efforts des états de Provence, le réseau de communications est en piteux état à l'époque de la Révolution; la route de MALIJAI à Digne n'est praticable que sur trois quarts de lieue (environ 3 km).

Le Premier Empire s'intéresse surtout aux voies stratégiques, porte son effort sur la route de Sisteron à Digne qui favorisera la progression de la petite armée des cents jours.

Notre Bassin de Durance est donc oublié. En terme de liaisons : routes, pont et endiguements sont étroitement liés. On mesure l'importance des investissements dont relève cette triple entreprise.

Comme à peu près partout en France, les régimes de la Restauration et de la Monarchie de Juillet ont la charge d'ouvrir les grandes voies.

Sous le Second Empire, le réseau se forme avec l'ouverture des routes départementales.

Les subventions de la Troisième République, enfin, ouvrent le réseau des chemins vicinaux.

L'ouverture des routes est impossible sans la réalisation d'ouvrages d'art pour franchir les ravins et enjamber fleuves, rivières et torrents.

Au 19ème siècle, les réalisations dans le domaine des ponts et de l'endiguement résultent d'initiatives privées. C'est ainsi que sont nées, la Société du premier pont des Mées et les multiples syndicats d'endiguement souvent limités territorialement dont certains se sont maintenus, par besoin jusqu'à notre siècle.

Jusqu'en 1857, le Bac du Loup ou "de GIROPEI" est le seul moyen de traverser la Durance sur le territoire des MEES ; son emplacement varie, après les crues, il est établi là où l'accès est le plus aisé pour traverser les bras. Le bac est affermé, le fermier perçoit le péage, un inventaire des ouvrages est établi ; le fermage est soumissionné avec bail. Un inventaire de contrôle est dressé à fréquence déterminée. Lorsque le fermier quitte sa charge, compte est tenu des plus ou moins values du matériel transmis, source de contestations et de litiges. Les crues malmènent le matériel et les installations, les changements de ports où sont établis les pontons de départs et d'arrivées provoquent la détérioration des chemins non prévus pour ces trafics et souvent la dégradation des terres cultivées. Malgré une réglementation exigeante devis d'installation, prévision détaillée presque normalisée du bateau et de la Cabane (bureau "studio") du fermier, bail, tarif de péage, inventaires annuels, cahier des charges vers le milieu du 19ème siècle.


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