Les Amis des Mées
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L'Huile d'Olive des Mées

2 . L'OLIVIER

Quelques proverbes issus de la sagesse populaire pratique disent bien toute l'attention que l'olivier demande :

"Espeio-me, dis l'oulivie, te vestirai"

"Dégage-moi, dis l'olivier, je t'habillerai".

c'est-à-dire, si tu m'enlèves beaucoup de branches, si tu me tailles bien, je donnerai une bonne récolte et je te procurerai beaucoup de gain.

Autrefois, on avait pour habitude de tailler sévèrement l'olivier tous les deux ou trois ans. De cette façon, l'année de la taille, il produisait peu et avec l'alternance des années de bonnes et de mauvaises récoltes, le produit était incertain.

On retrouve l'importance de la taille des oliviers dans les anciens baux par exemple, en 1785, lorsque Catherine GAL "a arrenté et baillé à ferme à Pierre JOURDAN, ménager de cette ville des Mées" des terres pour six années, elle met une condition "à l'égard des oliviers, il sera obligé de les faire tailler deux fois pendant le courant de la ferme et la dernière fois, la dame GAL ou soit son procureur fondé pourra choisir celui qui les taillera..." (17) car une mauvaise taille compromettait les récoltes futures.
(17) Bail du 24 mai 1785 chez TAXIL, notaire aux Mées, archives privées R.R.


"Ougne-me lou ped, t'ougnirai lou be"

Littéralement, oint-moi le pied, je t'ouindrais le bec, dans le sens :
si l'on me met bien de l'engrais au pied, je donnerai une bonne récolte d'huile.

En 1803 ESMIEU préconise comme engrais : "La terre vierge, les platras et décombres de bâtiments, sont surtout préférables au fumier ordinaire". (18)
(18) ESMIEU. Op. cit p.116

En 1865, à la ferme école de Paillerols sur une parcelle d'oliviers on met : le fumier de vers à soie, des tourteaux et des tondelles de drap.

"Tant mai l'on me fai, tant mai l'on m'en tiro"

Plus on m'entretient, plus je produis.

Si l'olivier ne reçoit plus de soins, il ne meurt pas, mais végète, semble en léthargie, pas de pousses nouvelles, pas d'olives. Mais, dès que l'on s'en occupe, alors là, il revit. Cela est très visible dans d'anciennes olivettes abandonnées, les oliviers couronnés, dégagés des broussailles ou taillis, travaillés au pied, engraissés, repartent avec une vigueur spectaculaire.

Aujourd'hui les oliviers sont taillés avec soin, et il faut surveiller de près les agressions des parasites. Dans un cadre expérimental qui semble donner des résultats prometteurs, à Dabisse a été essayé une lutte biologique contre les cochenilles (qui provoquent la fumagine). Des mouches sont élevées en cages et lâchées dans les olivettes aux époques favorables, là elles pondent leurs oeufs à l'intérieur des cochenilles, les détruisant.

Pour la petite histoire, en 1976, un olivier multi-séculaire (estimé à plus de 1050 ans par Fortuné ARIZZI) a été transplanté devant le Mas des Pins aux Bourrelles. Il provenait d'une olivette située au quartier de Plan de Talon. Cette transplantation s'est accompagnée de tout un cérémonial. Et pour marquer cet événement, il avait été inscrit sur un parchemin le jour et l'année de la transplantation, la provenance de l'olivier, le nom des personnes qui l'avaient transplanté, le nom des personnes présentes à la cérémonie et le nom du prêtre qui a béni l'arbre, lequel parchemin a été enfermé dans une bouteille cachetée et placé sous la souche de l'olivier.

Un symbole, un message pour les générations futures.


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