Les Amis des Mées
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Avant propos

Ver à soie sur une branche


J'ai l'honneur en tant que Président de l'Association des Amis des Mées, de présenter ce livre qui est le fruit d'un travail collectif de l'Association et d'un approfondissement personnel de Jean-Pierre PINATEL. Mais avant de cerner son objet, la présentation de l'Association semble nécessaire.

Aux Mées, comme dans tous les villages des environs, il existe bon nombre d'associations qui réunissent les personnes intéressées par tel ou tel sport ou loisir. Certaines ont un objet philanthropique; peu, trop peu d'entre-elles ont le souci à la fois de satisfaire leurs membres et de susciter l'intérêt de la population toute entière du village. Cela fait trois ans, plusieurs personnes de tous les âges, venant de tous les horizons, se sont réunies afin d'étudier le passé local, de présenter leur travail et en toile de fond, d'animer le village sous un angle souvent méprisé : le culturel.

La combinaison de plusieurs facteurs favorables a amené des expositions sur le village du début du siècle, l'olivier, le ver à soie; des sorties de bulletin; l'organisation de foires à la brocante et à l'artisanat, du carnaval, etc...

Il a été reproché à l'Association de se tourner vers le passé. Il est bien sûr facile de sombrer dans la nostalgie. Si cela doit permettre de connaître d'où l'on vient, de mieux se situer dans le présent et aider à appréhender l'avenir, pourquoi pas ? Mais tout n'est pas là. L'Association a toujours désiré que le village entier se sente concerné même si ses initiatives n'ont pas toujours eu l'impact souhaité. Elle est ouverte à toutes les idées et bien entendu à l'organisation de toute manifestation sur les réalités d'aujourd'hui et de demain.

Le ver à soie, sujet de ce livre, appartient résolument au passé. Il n'est pas question de résumer cet ouvrage, mais deux idées ici, me paraissent importantes :

  • la première est que cette chenille est l'exemple parfait de l'adaptation d'un pays à un élevage pour aider à l'économie. Rien ne prédisposait cette région de France à faire "du cocon", hormis la possibilité pour le mûrier de s'y acclimater. Et l'on s'y est mis ! Plantation de l'arbre, grainage, arrachage de la feuille, nettoyage, surveillance de tous les instants, coupe des genêts, décoconnage... Gros travail pour un petit revenu mais revenu quand même qui s'ajoute aux autres et à l'économie de subsistance. Avec le progrès technique le ver a été délaissé. Le pays s'est mis à autre chose mais dans l'intervalle il y avait bien eu adaptation des possibilités locales (climat, force de travail, etc...) aux besoins de la nation. La leçon doit pouvoir être retenue aujourd'hui.
  • la deuxième idée est que le ver à soie a été un formidable pont entre les différentes économies, les civilisations les plus diverses et les multiples générations d'hommes. Il a servi l'homme qui l'a aujourd'hui relégué au musée. A ce jour peu d'insectes l'ont accompagné dans son aventure aussi longtemps et avec autant d'abnégation.

Voici des documents de son histoire et de notre histoire. Découvrez-les avec l'idée qu'une communauté qui se sou-vient de son Histoire n'est pas pour autant tournée vers le passé. Elle en tire le ou les enseignements et va de l'avant.

Henri JOANNET
Président des "Amis des Mées"


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