Jean BUES est décédé le 22 mars 1999 dans la soirée
Quand nous avons appris ta mort en ce matin du 23 mars 1999, le ciel était d'un bleu limpide, et les amandiers de la Colle que le soleil éclaboussait de sa lumière, étalaient leurs belles fleurs blanches. Comme à ton habitude, tu es parti discrètement, tu ne voulais pas déranger le printemps qui s'installait. Jeannot, tu étais l'ami de tous dans ce pays des Mées où tu avais passé les 83 années d'une vie bien remplie, bien tassée, de labeur, de peines, de bonheurs, d'amour et d'amitiés. Enraciné par ta famille dans ce pays des Mées, tu l'aimais, tu avais gardé de la terre l'âme rurale et simple, et si tu avais peu d'instruction, tu étais plein de bon sens pratique, de savoir faire, de connaissances ancestrales, et tu pouvais en apprendre beaucoup à bien des érudits incultes. Dans d'autres associations ou à titre personnel tu étais toujours prêt à donner la main, chez nous, aux Amis des Mées, tu y étais depuis la formation de l'association. Tu n'as pas épargné tes forces et ton temps pour restaurer la chapelle Saint-Roch chère à ton coeur, et tu étais content et fier qu'ensemble nous ayons pu la sauver de la ruine vers laquelle elle s'acheminait. Et puis il y a eu le four à pain des Pourcelles que nous avons pris à bras le corps et là aussi tu as donné sans compter les heures et la sueur. Mais l'oeuvre terminée, quel bonheur de voir le travail accompli, de voir le four à nouveau cuire le pain et de le manger ensemble avec plaisir. Tu étais toujours présent à chaque activité, depuis les ventes de fleurs où tu avais tes clients attitrés, au salon des antiquaires, en passant par toutes les expositions et manifestations que l'on organisait, et pour le carnaval tu ne te faisais pas prier pour te déguiser et accompagner Caramentran. Tu n'étais pas le dernier non plus pour partager un bon casse-croûte sur le parvis de Saint-Roch, devant le four des Pourcelles ou ailleurs lors des chantiers, des manifestations, ton appétit, ton plaisir à déguster les bonnes choses que chacun apportait n'avaient d'égal que ta bonne humeur communicative. Toi qui n'était pas grand mais robuste, Toi qui n'étais jamais malade, à plus de 80 ans une maladie implacable t'a enserré dans ses pinces et ne t'a plus lâché, et a eu rapidement raison de ta solide constitution. Jeannot, maintenant tu es parti, mais il reste le travail que tu as fait (et cela longtemps encore on le verra) et dans le coeur de chacun en particulier il reste aussi l'amitié, le bonheur, les encouragements que tu savais apporter, il reste l'amour pour ta famille, pour ton pays. A DIEU Jeannot, tu as rejoint un pays de paix et de lumière où il n'y a plus besoin de fil à plomb pour tirer droit. Le pays des Mées, les rochers gardent dans leur mémoire secrète toute l'humanité, le bonheur simple que tu as dispensé autour de toi, et cela n'est gravé sur aucun marbre, seuls les galets et les coeurs s'en souviendront. Pour tout ce que tu nous a donné ou laissé, nous te disons notre merci filial. À Odette sa femme qui l'a admirablement accompagné jusqu'à sort dernier souffle, à ses trois garçons, à ses belles filles, à ses petites filles, nous disons toute notre peine et notre amitié. |
Adioussias Jeannot, nostr'ami en touti
Adieu Jeannot, notre véritable ami Per leis ome, lei païsan comme tu, senso histori, se faï pas gaïre de discours é puei aco te farié pas plési de tant té pastissa de complimens. Pour un homme, un paysan comme toi, sans histoire, on ne fait pas beaucoup de discours, et puis ça ne te ferait pas plaisir que nous te couvrions de tant de compliments. Aro siès déja arriba dins un païs enca maï béou que toun païs dei Mès ounte leis oulivié dounoun un'oli de pas étarnélo é ounte lou lume de Diou rend touti lei camin dret, eilamount d'aou li a plus gis d'embarri. A présent tu es déjà arrivé dans un pays encore plus beau que ton pays des Mées où les oliviers donnent éternellement de l'huile et où la lumière de Dieu rend tous les chemins droits, là-haut où il n'y a plus du tout de problèmes. Adioussias Jeannot, ta bono voïo vaï nous manca. Adieu Jeannot, ta bonne volonté va nous manquer |