Les Amis des Mées
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Anciennes Techniques de Construction

Voici le devis du 25 février 1851 et le mode d'exécution des travaux de maçonnerie.

En 1851-1852, le clocher a été surélevé d'un étage pour y installer l'horloge :


«Les pierres de taille employées à l'exhaussement, du clocher proviendront des carrières de Mane et celles employées aux pieds-droit de la porte ouverte dans le mur nord et aux marches extérieures proviendront du vallon de Saint Donat commune de Montfort ou de tout autre pouvant en donner de qualité équivalente. Toute cette pierre devra être sans fils ni raies qui la traversent ou paraissent à 15 centimètres de leur parement, de qualité dure, pleine et non sujette à la gelée. Les moellons ordinaires seront pris dans le lit de la Durance du plus fort volume possible et de qualité dure. La chaux proviendra des fours du pays; elle sera toujours pure, vive et en morceaux, arrivant directement du four au fur et mesure de son emploi. L'extinction sera faite par aspersion au moyen d'arrosoirs sur des tas d'un dixième de mètre cube placés sur une aire solide préparée à cet effet. Lorsqu'elle aura absorbé toute son eau et qu'il ne s'en dégagera plus de vapeurs, on l'ouvrira pour la remuer et la manipuler en y ajoutant un peu d'eau, jusqu'à ce qu'elle soir réduite en pâte ayant la consistance de l'argile prête à être mise en œuvre pour la poterie.

Le sable proviendra de la Durance, il sera purgé de terres et autres matières étrangères bien grené, et à cet effet, lavé à l'eau courante et passé à la claie si c'était nécessaire. Le mortier sera composé de deux parties de sable et d'une partie de chaux nouvellement éteinte. On fera le mélange à force de bras, sans addition d'eau, il sera fait au jour la journée et employé dans les 24 heures, tout mortier fait à l'avance ne pourra plus être employé que pour les enduits. Les briques proviendront des fours du pays, elles seront bien cuites, de forme régulières, sans éclat, fissure, ni grains de chaux.»
 (A.D. 1 - 0 - 265)

Devis pour un agrandissement réalisé à l'hôpital des Mées, du 10 avril 1849.

«Les murs à construire seront en moellons provenant des rivières ou torrents voisins, liés avec un bon mortier de chaux et sable, composé d'un tiers de chaux éteinte et deux tiers de sable bien choisi dans la rivière de Durance et lavé Le mortier sera bien broyé afin d'obtenir un parfait amalgame en y introduisant le moins d'eau possible. Les angles du bâtiment seront montés avec des pierres du plus fort échantillon qui se trouveront dans les démolirions et en cas d'insuffisance on les montera en briques, mais on ne se contentera pas d'une seule brique sur l'arête de l'angle. On prolongera d'une, deux ou trois briques employées en contre-angle, pour former une bonne liaison entre elles et la maçonnerie…

Les tuiles creuses dont le recouvrement sera tel, pour qu'il en soit employé 25 par chaque mètre carré, on aura soin de les faire tremper dans l'eau pendant deux jours afin de faire déclarer les pierres de chaux qui pourraient y être renfermée et qui feraient casser la tuile aux premières pluies, elles seront posées sur un cordeau dans tous les sens.»  (A.D. 1 – X – 58)

Pour des réparations l'aqueduc de la Mine en 1875, voici le cahier des charges.


«La chaux proviendra des fours de Sigonce ou des Bons-Enfants. Elle sera apportée en pierre sur le chantier. Elle sera de la qualité la plus hydraulique que les fours indiqués puissent fournir et son hydraulicité sera essayée avant l'emploi de manière à ce qu'on soit certain qu'elle fait prise sous l'eau dans un délai de 8 jours au plus.

Le sable sera pris dans le lit de la Durance, il sera fin, grenu, parfaitement purgé de terre, vase ou autres matières étrangères au point de ne pas troubler l'eau d'une manière sensible. A cet effet il sera passé à la claie et lavé à l'eau courante jusqu'à ce qu'il soit parfaitement pur.

La chaux sera apportée vive sur le chantier, elle sera éteinte en pâte très ferme avec le moins d'eau possible. Cette extinction aura lieu 12 heures au moins et 3 jours au plus avant l'emploi.

Le mortier sera composé d'une partie de chaux en pâte mesurée sur une aire en planche, sans addition d'eau avec des dames et des rabots. Le mortier sera fait au fur et à mesure du besoin et par petites parties. Celui qui serait resté de la veille sera rebuté et jeté hors du chantier.

Les dalles proviendront des carrières de Mirabeau…

Les moellons débrutis proviendront de carrières de Peyruis ou du torrent du Mardaric…. Les moellons bruts proviendront des déblais des déjections et du lit de la Durance...
La Maçonnerie ordinaire se fera à bain de mortier refluant de toutes parts.
Les moellons seront posés en bonne liason de manière à laisser entr'eux le moins de mortier possible.

Les parements seront formés par des moellons débrutis ayant une queue réduite de .35 cm, ils seront ragréés et rejointoyés avec soin et à pierre vue... »
(A.D. 1 - 0 - 266)

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