Les Amis des Mées

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Henri Raibaud-l'Ange

L'agriculteur

Affiche
Henri RAIBAUD-L'ANGE fait des études solides, il prépare le concours de l'Ecole Polytechnique où il est reçu, mais il revient à Paillerols pour administrer le domaine. Il s'engage avec passion, à la suite de son père, dans une agriculture de progrès, de recherche. Ce milieu du XIXème siècle est une époque où les propriétaires agricoles aisés font un retour à la terre et s'occupent d'appliquer à l'agriculture des théories scientifiques, des techniques modernes. Ils innovent, ils inventent, ils expérimentent... avec plus ou moins de succès. Il se rencontrent au sein de la Société Centrale d'Agriculture des Basses-Alpes.

Ainsi, "grâce à ses travaux, cette magnifique terre fut rapidement mise en valeur et amenée à un état de prospérité inconnu jusqu'alors dans nos vallées. Mais Mr RAIBAUD-L'ANGE voulait faire profiter tous ses voisins du fruit de ses connaissances agricoles et du résultat, une fois acquis, de ses expériences, et on peut dire qu'il contribua dans la plus large mesure, à la richesse des territoires des Mées, d'Oraison et des communes environnantes. Les propriétaires, grands et petits, suivant ses conseils, améliorèrent rapidement leurs procédés de culture, et certainement, si cette région est devenue une des plus fortunées de nos Alpes, c'est à M. RAIBAUD-L'ANGE qu'elle le doit pour une bonne part. (…). Titulaire de la grande prime d'honneur au concours régional des Basses-Alpes en 1861, lauréat cent fois dans tous les concours où il exposait, sa supériorité de grand agriculteur s'affirmait partout, et il n'y eut jamais qu'une voix pour approuver ces distinctions si bien méritées et qui récompensaient des services réels et utiles entre tous. "

Journal des Basses-Alpes. 16 juin 1895.
Henri RAIBAUD-L'ANGE sait depuis toujours que la fécondité de ce pays est liée à l'irrigation. Pour pouvoir la développer, en 1846, il achète le moulin de Dabisse et son canal d'amenée d'eau. Le 2 avril 1857, avec plusieurs propriétaires il fonde "La société du moulin et des canaux de Dabisse " premier regroupement organisé, des arrosants. A partir de là, des canaux nouveaux sont creusés et les surfaces arrosées augmentent régulièrement.

La sériciculture, qui procurait des revenus complémentaires intéressants, connaît de graves pertes, à cause des maladies des vers à soie. Louis PASTEUR est désigné pour étudier ces problèmes et est amené à rencontrer Henri RAIBAUD-L'ANGE. Leurs esprits scientifiques, d'observateurs scrupuleux, avides de progrès s'harmonisent au mieux. Henri RAIBAUD-L'ANGE soumet à Louis PASTEUR le fruit de ses observations et de ses recherches. Louis PASTEUR, fait entre 1865 et 1870 plusieurs séjours à Paillerols et trouve en Henri RAIBAUD-L'ANGE un collaborateur dévoué, et même un ami, prêt à expérimenter les découvertes permettant de préparer des "graines " de vers à soie exemptes de maladies. "La méthode de grainage que je viens de faire connaître a été pratiquée pour la première fois sur une grande échelle par Mr RAIBAUD-L'ANGE, directeur de la ferme-école de Paillerols, membre du conseil général des Basses-Alpes. Cet habile éducateur a préparé en 1867, 2 500 onces de graine au moyen de dix sept chambrées choisies au microscope parmi plus de quatre-vingt. "

Louis PASTEUR. Étude sur la maladie des vers à soie. Paris 1870. Pages 187-188

Louis PASTEUR est décédé lui aussi en 1895, et la France entière va commémorer cet anniversaire. Cet immense savant écrivait de Paillerols le 24 juin 1868: "je suis depuis quinze jours dans les Basses-Alpes où j'assiste M. RAIBAUD-L'ANGE dans le vaste grainage qu'il effectue de nouveau cette année d'après mon procédé.!! "
Lettre de L. PASTEUR à J.B. DUMAS. Dans correspondance de L. PASTEUR. Par PASTEUR. VALLERY-RADOT. Flammarion, tome II. Paris 1952.

Louis PASTEUR assistant Henri RAIBAUD-L'ANGE... Quelle image!!.. Et quel hommage...

"Mr RAIBAUD-L'ANGE ne voulut pas profiter seul de cette admirable découverte et il se mit immédiatement à la propager, montrant à tous ses voisins la manière de la mettre en oeuvre. Chacun put ainsi, sous sa direction et avec ses conseils, qu'il ne marchandait jamais, entreprendre cette productive industrie du grainage qui a été, pour toute la région, une inépuisable source de prospérité."

Journal des Basses-Alpes. 16 juin 1895.

"L'œuvre agricole de Mr RAIBAUD-L'ANGE a été considérable, les services qu'il a rendu à l'agriculture dans le département sont énormes."
Journal des Basses-Alpes. 16 juin 1895.

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