Les Amis des Mées
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LES VŒUX DU NOUVEL AN

Le "Jour de l'an", n'a pas toujours été le premier janvier, il a connu pas mal de vicissitudes. Les Romains le célébraient début mars, puis début janvier. Charlemagne l'institua à nouveau au premier mars, puis l'église, vers le XIIième siècle, le reporta au Samedi Saint. C'est en 1564 qu'une ordonnance de Charles IX le fixe définitivement au premier janvier, hormis les quelques années révolutionnaires où l'année commença le premier Vendémiaire (22 septembre).

La tradition de se souhaiter la bonne année, même si l'on ne trouvait pas encore toutes les cartes de vœux nécessaires, est présente depuis plusieurs siècles.

Nous avons trouvé cette lettre de bonne année qui a plus de deux cent ans, mais les souhaits pourraient être les mêmes aujourd'hui.

"J'ai reçu votre lettre mon cher neveu. Je suis bien sensible à tous les souhaits que vous me faites à l'occasion de la bonne année. Je vous la souhaite de même à tous, en général des plus remplies de tout ce que vous pourriez désirer et une parfaite santé, vous n'en aurez jamais autant que je vous en souhaite. (...) Les autres années TAXIL faisait la collation et mangeait le jour de Noël chez nous. Mais cette année, il a donné la préférence à Mr RENES, la veille après le dîner, il me dit je m'en vais chercher le perruquier pour me faire coiffer et je ne ferais pas collation ce soir ici. Je lui répondis, vous faites fort bien de ne vous pas gêner. Je ne le vis de tout le jour et on l'avait pas convié pour le soir de Noël, il soupa avec moi, nous mangeâmes la poule-dinde que vous m'aviez envoyé, qui était bien bonne. (...)

J'étais en coutume, le jour de la bonne année, de lui donner 3 livres, cette année je lui donnai 6 livres à partager avec son frère qui me dit lui avoir donné, qui est venu souhaiter la bonne année ce jour, qui me fit plaisir de le voir si bien portant et fort content. (...)"

Cette lettre est écrite par "Madame Veuve GALBERARD" d'Aix, le 8 janvier 1780, à son neveu TAXIL, Avocat à la Cour aux Mées (il doit s'agir, nous pensons, de Charles Honoré, notaire aux Mées de 1757 à 1776 puis Conseiller et Procureur du Roi de 1776 jusqu'à la Révolution. Quand dans la lettre Mme GALBERARD parle de TAXIL il doit s'agir de François Etienne, fils de Charles-Honoré, qui lui aussi sera notaire aux Mées).

Nous voyons également dans cette lettre que la coutume de la "poule-dinde" de Noël est ancienne, ainsi que celle des étrennes.

Le Dindon ou "Coq d'Inde" est originaire de l'Amérique (découverte en 1492 par Christophe Colomb) que l'on nomma "Les Grandes Indes" ou "Les Indes Occidentales". Ce sont les jésuites qui importèrent des dindons d'Espagne. Le premier "Coq d'Inde mangé en France l'a été au banquet des noces de Charles IX en 1570. Puis très lentement, il s'est répandu dans les campagnes françaises


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