Le Conseil de la communauté se compose d'un maire et premier consul, d'un second consul, d'un troisième consul, de quatre conseillers vieux et de dix conseillers modernes. L'élection se fait par une assemblée restreinte, principalement les notables du pays. Elle a lieu chaque année. en tout début de l'année, souvent même le premier janvier, après avoir été annoncée la veille au soir "au son de la cloche", le matin même "à l'issue de la grand messe du Saint-Esprit et aussi par le valet de ville au cri public au son de la trompette dans tous les lieux et places publiques accoutumées".
Le maire, les consuls et quelques membres du conseil se rassemblent dans la grande salle de l'hôtel de ville. Le greffier inscrit sur 14 billets le nom de chacun des quatorze conseillers de l'année écoulée. Ces billets sont mis dans des "boutons en forme d'olive percés au milieu et jetés dans une boite et brouillés ensembles". "Un petit garçon trouvé casuellement" dans la rue en tire 10, ce sont les conseillers "sortis du conseil et de charge" les 4 restants feront partie du futur conseil en tant que conseillers vieux.
Le maire sortant propose pour conseillers modernes six noms, le second et le troisième consul proposent chacun cinq noms. Les noms de ces seize conseillers éligibles sont inscrits sur des billets qui sont mis comme précédemment dans des boutons en forme d'olive et brouillés ensembles. Le même petit garçon tire dix billets, ce sont les dix conseillers modernes.
Tous les conseillers élus sont alors envoyés cherché chez eux par le valet de ville. Ils se rendent à l'hôtel de ville et là, ils prêtent serment.
Vient alors le moment d'élire le maire et les consuls. Pour cela, on inscrit sur des billets le nom des personnes présentes formant l'assemblée, deux sont tirés au sort toujours suivant la méthode précédente, ils désignent les deux nominateurs.
Ces deux nominateurs entrent dans une petite pièce contiguë à la grande salle, c'est la chambre des nominateurs. Le premier nominateur, par "la petite fenêtre de la porte de la chambre des nominateurs" annonce "à haute et intelligible voix" un nom, ce non est soumis au vote des conseillers qui approuvent ou rejettent ce choix à pluralité des voix.
Le deuxième nominateur, par le même procédé annonce à son tour un non, qui est également soumis à l'acceptation des conseillers. Les deux noms approuvés par les conseillers sont alors inscrits sur des billets et comme précédemment tiré au sort par le petit garçon. Le maire est ainsi désigné. On suit alors le même usage pour élire le deuxième et le troisième consul.
Si, et cela arrive assez souvent, les consuls sont pris parmi les conseillers élus, il faut alors procéder au tirage au sort d'autres conseillers en remplacement. Le maire sortant reçoit les serments des nouveaux maires et consuls.
Quelques jours plus tard, (cinq ou six environ) sont désignés par le conseil les officiers municipaux à savoir : deux auditeurs aux comptes qui sont tirés au sort parmi six nom proposés par le maire et les consuls; "le greffier", "l'archivaire", deux "alivraires", "l'estimateur", "le repeseur de viande, pain, vin et denrées", trois "recteurs de l'hôpital", le "procureur du Roi de police", deux "commissaires de police", le "greffier de police", "l'huissier de police", sont nommés par le maire et consuls avec approbation du conseil.
Comme nous l'avons dit au début, les élections du maire et consuls ont lieu chaque année, mais, il arrive parfois (c'est le cas pour les années 1784 et 1787) qu'une ordonnance du Roi maintienne les mairie et consuls dans leur fonction : "
Sa majesté étant satisfaite du zèle, de l'exactitude et de l'intelligence avec lesquels les maire et consuls de la ville des Mées ont rempli leurs fonctions, elle a jugé de les continuer dans leurs places pendant l'année prochaine"
il est alors seulement nécessaire d'élire les conseillers.
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Registre des délibérations du Conseil Municipal.
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Signatures sur le cahier des délibérations du Conseil Municipal du 1ier janvier 1785.
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Ordonnance royale pour maintenir mairie et consuls dans leur fonction.
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La communauté paye les gages d'un "régent des écoles du français" chargé de "l'instruction de la jeunesse", des garçons il s'entend. L'école n'est bien sûr, pas obligatoire et ce ne sont que des rudiments d'instruction (lire, écrire, compter) qui sont dispensés aux élèves qui veulent bien la fréquenter. Ce qui, est loin d'être la majorité des enfants. Enfants qui, très tôt, sont employés pour des travaux, gagnant ainsi quelque argent pour la famille. La municipalité, entr'autre, en emploie fréquemment pour nettoyer les rues, ou sortir les gravats lors du percement au rocher pour !a construction de la mine.
Par contre, et c'est assez rare dans le département, les filles peuvent aussi s'instruire, elles ont une école et une "maîtresse d'école" c'est "Marguerite LAUGIER qui remplit cette place à la satisfaction de tout le public". Quelques années également, les pères de famille réclament un "régent de la latinité" pour "donner aux enfants les premiers principes de la latinité" c'est souvent un ecclésiastique alors qui remplit cette tâche.
La nomination du régent est également soumise à "l'approbation de Monseigneur l'évêque de Riez".
Les différents régents ont été :
- Jean Joseph Augustin GAUBERT en 1780,
- Antoine BACHELAR de 1781 à 1784,
- BONNARD de 1785 à 1786,
- BORRELY en 1788.
- Le régent de la latinité est GARCIN, diacre en 1782 et 1783.
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La Poste aux lettres est tenue par la veuve CHATEAUNEUF qui est rétribuée par la communauté aux gages annuels de 30 livres en 1782 et 40 livres en 1787. Elle "fait les paquets de lettres qu'elle donne au courrier qui va de Manosque à Digne et de Digne à Manosque, elle reçoit les dépêches qu'il apporte et remet les lettres aux habitants de cette ville et de son terroir qu'elle leur porte chez eux".
Le courrier (le piéton) passe chaque jour, sauf le dimanche à "I'entrepôt des lettres" et lorsque la Durance est en crue, que le courrier ne peut passer au bac du Loup, il va passer par Volonne ou même Sisteron, la veuve CHATEAUNEUF va alors à Malijai à son passage lui porter les lettres.
En février 1789, l'administration voulait supprimer l'entrepôt des Mées et faire passer le courrier par la vallée de l'Asse, Mézel, Gaubert. La municipalité s'insurge fermement contre cette mesure qu'elle juge injuste et irrationnelle. Ce projet, ne sera jamais réalisé.
La poste est principalement utilisée pour les courriers officiels, administratifs, mais le plus souvent, pour le courrier familial, pour ne pas payer les taxes de la poste, on confie la lettre à une connaissance qui effectue le déplacement et qui remettra la lettre en main propre, on appelle cela avoir "une commodité". Un des principaux axe d'échange avec Les Mées, est Aix et Marseille. Les frères GAIDE, négociants, voituriers, font fréquemment le voyage et portent le courrier qu'on leur confie, "Apparemment que GAIDE dans cet intervalle n'a point fait de voyage à Marseille, et quand cette voie manque, voilà tout commerce et toute communication de Marseille aux Mées anéantis" (Lettre de J. J. ESMIEU à son père, de Marseille le 12 janvier 1785).
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Lettre transmise par la poste de Marseille, le 25 juin 1781.
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Lettre de J.J. ESMIEU, de Marseille, du 25 juin 1781, qui utilise la poste car il n'a pas eu de "comodité" immédiate pour transmettre de ses nouvelles à son père aux Mées.
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La communauté paie les gages de deux valets de ville, ce sont les hommes à tout faire, ils font fonction de gardes-champêtres, ils entretiennent l'horloge, font les annonces officielles tant en ville que dans les campagnes, accompagnent les officiers municipaux lors de visites, préparent les fêtes, font les petits travaux courants et exceptionnels
La communauté leur fournit l'habillement qui est "en drap et galon en argent" ainsi que leur chapeau brodé d'argent.
Outre les valets de ville à plein temps, la communauté emploie saisonnièrement des gardes-vignes, environ un mois ou un mois et demi avant la vendange, pour éviter les vols de raisins et de fruits.
De même des gardes-bois sont nommés épisodiquement pour surveiller et appréhender, si besoin est, les coupeurs de bois clandestins. Mais leur efficacité (il en est de même pour les gardes-vignes) n'est pas très grande, leur nombre (deux ou trois) et l'étendue du territoire qu'ils ont à surveiller, explique aisément cela.
Les coupes sauvages de bois sont un véritable problème pour la communauté qui est bien consciente qu'il ne faut pas détruire anarchiquement les bois. Car c'est bien le fait d'un déboisement abusif si le torrent de la Combe est si dévastateur en temps d'orage, de même qu'à la Coste ou au Vallon de la Mort où les moindres orages font dévaler de grandes quantités de graviers venant obstruer les canaux d'arrosage. Mais les gardes-bois ont beaucoup de mal à surveiller toutes les collines.
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Dans le début des années 1780, les deux tuilières, qui sont des possessions de la communauté, celle vers Malijai près de la Bléone, et celle de Dabisse vers Ragony (ces quartiers se dénomment encore aujourd'hui ainsi) produisent encore des tuiles et des briques.
En 1788, celle de Dabisse "est vacante depuis plusieurs années et personne ne veut s'y installer ( ... ) tous ont été absolument dégoûté par l'éloignement des bois de la communauté" et celle vers Malijai est pratiquement inactive.
La communauté décide alors d'en créer une nouvelle au quartier Saint-Joseph en bordure de la Durance qui sera opérationnelle vers la fin de l'année 1789.
En 1790 les bâtiments et terrains des tuilières de Dabisse et de la Bléone sont vendus pour éponger quelques dettes de la communauté.
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La communauté met en fermage à l'année deux fours, "le grand four situé au quartier de la Combe" et le "petit four qui est sur la grande rue". Celui qui prend la ferme du four est dénommé "le rentier", il paie pour faire fonctionner le four "un fournier" et une "mandaire" qui doivent convenir aux officiers municipaux (si le public s'en plaint). Le rentier supporte les conséquences lorsque le fournier fait mal son travail (si le pain est trop cuit ou pas assez ou s'il se conserve mal). Le fournier a pour tâche de cuire le pain des particuliers "le pain qui sera le premier enfourné et cela sans distinction, acception ni exception de personne à peine de trois livres d'amende...". Ceux qui donnent leur pain à cuire doivent fournir le bois nécessaire, et il leur revient leur part de cendres. Les particuliers payent au rentier un droit de fournage de un pour cent pain.
La "mandaire" (ou mandeiris), souvent une femme ou alors un enfant, est celui ou celle qui aide le fournier "à mettre le pain sur la pelle" et que ce dernier envoie chez les particuliers pour leur dire de pétrir ou de préparer le pain quand le four est chaud.
Cela n'empêche nullement qu'il y a en ville quatre boulangers (Louis FREUD, Charles BEZAUDUN, Isodore PICON et Jean SAVIN) faisant du "pain blanc" et du "pain bis" pour ceux qui ne veulent pas pétrir.
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La communauté rémunère trois hommes (219 livres) qui du 26 mars au 29 septembre sont chargés d'arroser "par ordre tous les prés et chènevières des habitants et possédants biens de cette ville depuis la rivière Bléone jusqu'au plan de Saint-Michel ainsi que les prés et chènevières des bastides et jusqu'à celle appelée des Maurelles inclusivement comprise et toujours par ordre à peine de trois livres d'amende pour chaque contravention et faute
". La communauté leur fournit "planches et bois nécessaires pour fermer les martelières". Ils sont responsables des dommages qu'ils peuvent occasionner par des débordements d'eau ou par leur négligence s'ils laissent sécher les cultures (seuls les prés et chènevières sont arrosés, il n'y a pas d'autres cultures de plein champ arrosable, les jardins sont arrosés par leurs propriétaires ou celui qui en a la charge).
Outre leurs gages payés par la communauté, chaque propriétaire leur verse un panal de blé ou vingt sous (au choix) pour chaque "soutérée de pré" et deux sous pour chaque "septier de semence de chenevier" arrosé durant la saison, payable à la Saint-Michel. Les pradiers sont tenus également d'entretenir les canaux.
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La communauté met en fermage chaque année la boucherie, 76 livres correspondant au loyer des bâtiments (maison, écurie, basse-cour) qui sont payés à l'hôpital et 18 livres (langues de bufs) qui reviennent à la communauté.
Le boucher doit faire "continuelle résidence à la maison de la boucherie sans pouvoir la quitter ni s'en absenter pour quelque raison et sous quel prétexte que ce puisse être, à peine de trois livres d'amende", il doit "en tout temps et toute heure de l'année si besoin est, au poids et à la balance qui lui ont été remis, à tous les habitants et possédants biens dans la ville et son terroir fournir les matières en viandes bonnes (...)" viande de mouton du Vendredi Saint au 24 juin à 7 sous la livre du 24 juin au Vendredi Saint à 6 sous 6 deniers la livre, la viande de buf à 5 sous la livre toute l'année, "s'obligeant particulièrement d'en tenir aux fêtes de Pâques, de la Pentecôte, la Fête-Dieu et les fêtes de la Noël". La graisse est à 8 sous la livre, l'agneau et le chevreau sont au mène prix que le mouton.
Le boucher doit fournir les troupes pour "l'étape", il lui est "expressément prohibé de vendre ou débiter aucune viande de brebis, ni même d'en avoir et garder dans son troupeau, à peine d'amende et de confiscation". Les habitants pourront vendre et débiter, agneau, chevreau, veau, brebis et cochon aux mêmes prix que ceux de la boucherie. Les particuliers n'ont pas le droit d'abattre et de débiter bufs et moutons sauf s'il y a mortalité accidentelle, mais il faut alors la faire constater par un officier municipal.
Le boucher a son troupeau de bêtes qu'il destine à la boucherie et peut le faire paître au quartier de La Coste dans le domaine communal.
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La communauté possède deux moulins à farine, celui de la ville et celui de Dabisse. Elle les met en fermage à l'année (1900 livres pour celui de Ville et 860 livres pour celui de Dabisse). Ces deux moulins fonctionnent à l'énergie hydraulique et les meuniers doivent entretenir les canaux d'amenée d'eau et les prises, pour l'entretien normal, si il y a de graves dégradations dues à des calamités naturelles (crues, orages) la communauté paie les remises en état.
Les moulins à farine ont une très grande importance, car ils fournissent l'aliment essentiel : la farine. En général le droit de mouture est de "vingt charge une".
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La communauté possède également un moulin à huile qu'elle met habituellement en fermage, mais qui en ces années est en fort mauvais état si bien qu'en 1786 aucun particulier ne veut le prendre en fermage, et cela ira de mal en pis car il va finir par s'écrouler en partie en 1788 même que "ses murs principaux ont entièrement quitté leur aplomb". La communauté projettera d'en faire construite un nouveau mais les évènements de la révolution ne permettront pas de le réaliser.
Contrairement aux moulins à farine possédés exclusivement par la communauté, des moulins à huile sont possédés par des particuliers, au moins deux existent aux Mées, ceux des "sieurs BÉRARD et GAL" permettant ainsi aux particuliers de détriter leurs olives. Les moulins à huile n'utilisent pas la force hydraulique, mais les meules et pressoirs sont actionnés par la force animale et humaine.
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Des chemins (plutôt que des routes) permettent de joindre villes et villages voisins (le grand chemin de Digne, le grand chemin d'Oraison...) la communauté sur son territoire s'emploie, lorsqu'ils sont trop dégradés ou abîmés par les orages, à les remettre en état "la route de cette ville à celle de Riez est impraticable aux voitures et charrettes" (D.C.M. 18 Avril 1784).
Les principaux déplacements se font à pied et les transports à "bêtes de bats". Les chariots ne sont utilisés que par les grands transporteurs. Cependant des échanges fréquents se font avec toutes les villes et villages voisins (Sisteron, Digne, Riez, Manosque) et aussi avec la basse Provence, surtout Aix et Marseille où sont vendues principalement les productions importantes des Mées qui sont le vin et l'huile.
Pour la traversée de la Durance un bac est établi entre Dabisse et Saint-Michel : "le bac du Loup" soumis aux caprices des débordements de la Durance. C'est un bateau à fond plat qui va d'une rive à l'autre suivant un cordage tendu entre les deux berges.
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Les Mées est une ville étape, y passent des régiments en service et des soldats qui se rendent aux bains de Digne. La communauté est tenue de fournir des rations aux soldats et aux montures. Cela gène considérablement la communauté dans la gestion de son budget, car le plus souvent ces frais lui sont payés plusieurs mois, voire une année plus tard et quand encore il ne faut pas les réclamer.
Pour les soldats allant ou revenant des bains de Digne, cela va encore, car ils ne sont jamais très nombreux à la fois, par contre, quand arrive un régiment entier, c'est le branle-bas de combat général, pratiquement tout le village s'active, car ce sont 800 à 900 soldats qui investissent la ville. Il faut les nourrir (normalement la communauté a été prévenue quelques jours à l'avance par courrier) et leur trouver des mulets et chevaux, qui sont réquisitionnés par le valet de ville "qui parcourt les bastides du terroir pour faire venir des montures et bêtes de bat pour le régiment". Le plus souvent, les chevaux et mulets réquisitionnés vont jusqu'à l'étape suivante (Riez, Digne ou Sisteron suivant la direction) et reviennent à leurs propriétaires qui sont indemnisés.
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Voilà les principales mesures utilisées ainsi que leur correspondance approximative avec le système métrique.
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Longueur :
1 canne (ou toise) environ 2 mètres
1 canne = 6 pieds = 8 pans
1 pied = 12 pouces
1 pan = 9 pouces = 4 quarts
1 pouce = 12 lignes
1 ligne = 6 points
Surface :
1 canne (ou cannée) environ 4 mètres carré
1 soutérée (ou sesterée) est une surface pouvant recevoir un septier de semence, soit environ 400 cannes.
Souvent, pour distinguer une surface on emploie le terme du poids de semence utilisé pour l'ensemencer.
1 panal environ 160 cannes
1 eimine environ 20 cannes
1 charge environ 1600 cannes
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Volume pour le vin :
1 coupe environ 20 litres
1 coupe = 26 pots
1 pot = 4 chopines
Poids :
1 livre environ 450 grammes
1 quintal = 100 livres
1 livre = 16 onces
1 once = 8 tarnaux
1 narc = 8 onces
1 once = 8 gros
1 gros = 3 deniers
1 denier = 24 grains
Pour les grains et les céreales on utilise la charge
1 charge environ 120 à 140 kg de blé
1 charge = 10 panaux (panaou)
1 panal = 4 civadiers = 8 pougnadières
1 charge = 4 sétiers = 8 eimines
Pour les olives:
1 moute = 8 panaux (environ 100 kg)
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Ces quelques renseignements sur la vie de nos prédécesseurs à la fin du XVIII ème siècle nous permettent d'appréhender quelque peu ce qu'était leur quotidien, surtout qu'après 1789 des changements considérables dans la société s'opéreront, même s'ils se mettent en place avec lenteur, car il faut beaucoup de temps aux mentalités pour changer.
La nos ancêtres était entièrement tournée vers une économie extrême de toute matière première, de tout ce qui s'achetait. "L'économie de bouts de chandelle", cette expression passée dans le langage courant, teintée de mesquinerie, était alors, vraiment une réalité et l'on épargnait véritablement la chandelle, l'huile de la lampe... Seuls étaient dépensés sans compter le temps et la peine. Ce sont là des grandes différences d'avec aujourd'hui où, dans notre société de consommation, le temps est si cher, et pourtant, que de temps libre nous avons... pour dissiper de l'énergie....
Souvent l'on pense que les problèmes écologiques sont l'apanage du XXème siècle (certes, ils sont augmentés aujourd'hui par la multiplication des industries, par les modes de vie), pourtant, nous voyons qu'il y a deux cents ans, ici aux Mées (comme ailleurs dans pratiquement tout le département), le déboisement et le pacage excessif avaient compromis l'équilibre naturel, et les moindres pluies d'orage devenaient catastrophiques. Nous montrant ainsi qu'une destruction incontrôlée des espèces végétales, qu'une exploitation excessive des ressources, peuvent provoquer de graves déséquilibres, et qu'aucune intervention dans le domaine de l'écosystème ne peut se faire sans prendre en considération ses conséquences dans d'autres domaines et sans penser aux générations futures.
L'histoire nous raconte cela, à nous d'en tirer les enseignements,
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