Les Amis des Mées
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Chronique d'un temps passé

RIEN NE SE PERD

Avec du vieux, on fait du neuf, et ainsi rien ne se perd, rien ne se gaspille. Grâce à ce principe les générations qui nous ont précédés ont réussi à économiser beaucoup de matières premières, et ont vécu avec peu. L'économie était un souci permanent. Témoin, cette lettre de Jean-Jacques ESMIEU (voir sa biographie dans le bulletin de 1986) travaillant à Marseille et écrivant à son père aux Mées.

"Je me rappelle d'avoir vu parmi les robes de la chère mère une en soie, couleur de feuilles mortes, dont un coupon m'avait servi pour un corset. Comme ce "meuble" est devenu inutile à la chère mère, je pourrai m'en accommoder en lui procurant un autre de telle qualité de qui lui fera plaisir, en indienne ou autrement en me la désignant ainsi que la quantité. Ce vieux "meuble" dont la couleur est aujourd'hui redevenue à la mode pourra me servir pour un habit qui me ferait encore beaucoup d'honneur. Mais avant de rien toucher, je le ferai examiner par un honnête homme de tailleur qui m'habille et qui me dirait s'il est possible d'en tirer parti ou non. La chère mère doit se déterminer d'autant plus volontiers à me céder cet effet qui lui est inutile que je m'offre à le remplacer par un tel qu'il sera désigné. Vous pourrez profiter du retour du sieur LAUGIER pour me faire parvenir cette robe...."

Lettre de Jean-Jacques ESMIEU à son père. Marseille le 10 octobre 1783. (archives de l'Association)


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