Le Docteur Gustave CANTEL
Les CANTEL sont une très vieille famille méenne, ils étaient aux Mées dès le XVe siècle.
Gustave CANTEL est née aux Mées le 14 avril 1831. Il fait ses études classiques aux collèges de Digne, Forcalquier et au lycée de Grenoble. Il va faire sa médecine à Montpellier d'abord, puis Grenoble et enfin Paris où il est reçu docteur de la faculté vers 1853, il n'a que 22 ans.
Il a exercé la médecine aux Mées, à Marseille et en dernier lieu à Nice.
Pendant sa carrière médicale, il rédigea plusieurs textes médicaux et notamment : "TRAITÉ D'HYGIÈNE", "LES MALADIES DES NERFS", "LA CONTAGION DE LA PHTISIE". Il publia même, à l'usage du pension Saint Joseph des Mées un petit livre : "L'HYGIÈNE PRATIQUE".
En 1860, il publia "L'HYGIÈNE DE L'ENFANT" ce qui lui valut les palmes académiques et une médaille de la Société Protectrice de l'Enfance. Cet ouvrage, dont nous donnons ici la reproduction de quelques passages, ci-après, avec toutes ses observations fondées, nous montre que même (et peut-être surtout) chez les scientifiques : "nos vérités sont provisoires, battues en brèche par les vérités de demain, elles s'embroussaillent de tant de faits contradictoires, que le dernier mot du savoir et le doute" (écrivait J. H. FABRE, 1823 - 1915 dans "SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES").
Et si ces méthodes anciennes font sourire aujourd'hui, que diront de nos modes de vie ceux qui vivront ici dans 130 ans.
Le Docteur Gustave CANTEL est décédé le 12 décembre 1902.
HYGIÈNE
DE L'ENFANT
DEPUIS
LE MOMENT DE SA CONCEPTION
JUSQU'À L'ÉPOQUE DU SEVRAGE
Par de Docteur Gustave CANTEL
Aux Mées (Basses-Alpes)
GUIDE INDISPENSABLE AUX MÈRES
ON S'ADRESSE
A TALLARD-JAUNET
Éditeur à Guincourt, Par Tourteron (Ardennes)
1860
| CHAPITRE X.
De l'allaitement par une femelle d'animal.
Quelques circonstances exceptionnelles, la faiblesse de la mère, la maladie, l'impossibilité de se procurer une nourrice, peuvent autoriser ce mode d'allaitement; mais il est des cas où la conscience doit faire une loi aux parents de suivre cette pratique. (...)
Les chèvres, les brebis, les anesses, les vaches, sont les femelles qui servent ordinairement à cet usage, et parmi elles, c'est la chèvre qu'il faut préférer. La grosseur et la forme de ses trayons, que la bouche de l'enfant peut facilement saisir, la facilité avec laquelle on la dresse à présenter la mamelle à l'enfant, l'attachement qu'elle est susceptible de contracter pour lui, sont les motifs qui dirigent dans ce choix. (...)
|
CHAPITRE XI.
De l'allaitement au biberon.
C'est une pratique vraiment déplorable, que celle qui consiste à remplacer le sein d'une mère ou d'une nourrice par une bouteille destinée à cet usage, et bien connue sous le nom de biberon. "Comment suppléer, dit M. Bouchut, aux qualités d'un bon lait de femme, qui seul est l'aliment naturel de l'enfant? Comment obtenir cette température douce, toujours égale de ce liquide, et de quelle manière espère-t-on remplacer la couvée de la mère sur le nourrisson qui est suspendu à son sein?".
|
C'est assurément chose impossible. Aussi on peut dire d'une mère qui, au moment de la naissance de son enfant, a l'idée arrêtée d'élever celui-ci au biberon exclusivement, qu'elle a bien le dessein de la laisser mourir. Ce mode d'alimentation réussit quelquefois : Si on le commence après plusieurs mois d'allaitement par une nourrice; s'il est employé concurremment avec le lait de la mère, insuffisant quoique de bonne qualité, c'est alors un traitement mixte; enfiin, si les enfants sont robustes, vivent à la campagne, et trouvent, dans l'insolation et un air pur, des avantages qui contre-balancent jusqu'à un certain point les effets perncieux de cette nourriture artificielle. (...)
|
|