1789 - 1989 : Bicentenaire de la RévolutionNotre association a dépassé très largement son but qui était de faire connaître l'histoire locale aux habitants des Mées. Pour mémoire, elle a réalisé différentes actions de promotion (brochures, dépliants touristiques), d'animation (concert, salon d'antiquaires), de sauvegarde (Saint Roch) et d'embellissement du village.En cette année où la France toute entière commémore le bicentenaire de la Révolution française, il n'est pas pensable que notre association ignore l'événement. La Révolution a été l'objet de critiques : de guerre civile ayant entraîné 500.000 morts ; arrivée d'un opportuniste de génie au pouvoir : Bonaparte, qui entraînera le pays dans des guerres multiples, etc.... Elle n'en est pas moins le symbole des idées nouvelles sur les rapports entre les hommes. Elle permet de transformer un sujet serviable et corvéable à merci en homme possédant des droits inaliénables Le deuxième motif de notre participation active à la commémoration est la grande richesse d'événements locaux. Par ailleurs, les amis des Mées détiennent une partie du courrier d'ESMIEU qui a participé à cette fresque historique. La troisième raison est également liée à notre histoire. Écrivain, Jean-Jacques ESMIEU a publié son livre sur notre village en 1803. C'est un témoignage irremplaçable sur la vie de nos ancêtres à la fin du XVIIIe siècle. 1989 est donc l'occasion de mieux actualiser les us et coutumes des personnes qui habitaient notre village il y a 200 ans. En conséquence, les Amis des Mées, sans oublier aucune des autres actions, participeront bicentenaire par :
Pour que ce bulletin 1989 fasse tout de même une petite allusion à ce qui s'est passé ici il y a 200 ans, voyons ce qui suit. Au début de l'année 1789, en mars - avril, des petites émeutes avait eu lieu aux Mées, la population manquait de blé et appréhendait la disette. La municipalité s'arrangera pour trouver des grains et le calme revint. Mais, les hautes autorités craignaient que les esprits échauffés par ses manifestations provoquent des débordements lors de la fête du village, où il était coutume de faire des jeux militaires, "connue sous le nom vulgaire de bravade et autres pompes absolument profanes qui accompagnaient autrefois dans cette ville la procession de la fête-Dieu". Pour parer à une telle éventualité, le Parlement d'Aix adresse à la commune l'arrêt suivant : "Sur la requête présentée à la Cour par le Procureur Général du Roy contenant que au milieu de cette effervescence générale qui s'est manifestée dans une grande partie de la province rien n'est plus dangereux que de célébrer la fête avec trop de tumulte et surtout avec des tambours et des armes, que cet appareil militaire, le spectacle qu'il forme, le bruit qui l'accompagnée attire ordinairement un concours du peuple qui dans les circonstances critiques où nous sommes peut facilement dégénérer en attroupement et occasionner peut-être quelque sédition, (...) Requiert être ordonnée que très expresses inhibitions et défenses soient faites à tous les habitants de la ville des Mées de s'assembler avec des tambours et des armes à l'occasion de la procession de la fête-Dieu et d'aucune autre fête quelconque, à peine d'être poursuivis extraordinairement est puni suivant la rigueur des lois, qu'il soit enjoint aux lieutenants généraux de police de tenir exactement la main à l'exécution de l'arrêt de la Cour, de dresser procès-verbal de contravention, si aucuns y en a les envoyer au procureur général du et même de faire emprisonnés provisoirement les contrevenants. Fait à Aix en Parlement le 26 may mil sept cent quatre vingt neuf." (Délibération du Conseil Municipal de la ville des Mées du 3 juin 1789) En 1790, la liberté aidant, la fête a été célébrée dignement, car il en a coûté 22 livre dix sous à la municipalité. " pour 15 livres de poudre fournie par le St BARLATIER est employée à tirer les boëtes le jour de la fête-Dieu, Mrs les officiers municipaux naïant pas eu le pouvoir se refuser à cet égard, et aux sollicitations du peuple qui demande avec instance que cette fête fut solemnisée suivant l'usage." (Délibération du Conseil Municipal de la ville des Mées du 8 août 1790) L'année 1789 avait effectivement bien mal commencé, l'hiver a été très rigoureux (des oliviers ont gelé), le blé manque, on ne peut plus faire la fête et en plus de tout ça, " dans le courant du mois de mai dernier plusieurs particuliers vinrent leur représenter qu'une grande quantité de corneilles appelées vulgairement chailles se trouvaient dans le terroir de cette ville et y faisaient un dégât considérable principalement aux vignes et aux chènevrières, qu'il était nécessaire d'envoyer quelques personnes à la chasse de ces animaux pour nous garantir du dommage qu'ils occasionnaient, sur quoi Mr les Consuls se seraient déterminés à envoyer quatre hommes, de chaque côté du terroir pour faire la chasse, à quoi ils auraient été occupés pendant trois jours, faisant en tout douze journées ont été payées à raison de trente sols l'une, se montant à 18 livres de poudre et 4 livres de plomb qui ont été livrées aux susdits chasseurs..." (Délibération du Conseil Municipal de la ville des Mées du 13 septembre 1789) |